Veille Santé Guyane, du 8 au 11 avril 2025 : Douleur / PREP / Recherche communautaire

Veille Santé :
Veille hebdomadaire de l’ORSG-CTPS sur la Santé en Guyane et sur des sujets de santé publiques liées aux problématiques des populations locales.
Les essais cliniques manquent de diversité et de représentation des groupes minoritaires, ce qui réduit la généralisabilité et potentiellement l’efficacité des interventions auprès de ces populations. L’objectif de cette étude était d’identifier comment les perceptions communautaires de la douleur et de la recherche sur la douleur influencent la participation aux essais cliniques liés à la douleur parmi les groupes sous-représentés, du point de vue des dirigeants d’organisations communautaires.
Nous avons mené une étude qualitative avec des entretiens approfondis et semi-structurés avec des représentants d’organisations communautaires (N = 20). Les entretiens représentaient les expériences de dirigeants au service de populations minoritaires, notamment les communautés noires/afro-américaines, hispaniques/latinos et asiatiques de la région métropolitaine de Seattle. Les données ont été analysées dans Dedoose à l’aide d’une analyse thématique. Nous avons identifié cinq thèmes principaux : (1) Perceptions communautaires de la douleur et communication autour de celle-ci ; (2) La recherche sur la douleur est une extension de la médecine occidentale ; (3) Expériences des dirigeants communautaires avec les chercheurs ; (4) La restitution des résultats à la communauté augmente le sens de la recherche ; (5) Comprendre l’expérience communautaire avec les déterminants sociaux de la santé. Les participants estimaient que leurs communautés étaient largement désintéressées des essais cliniques sur la douleur, percevant un décalage entre les options thérapeutiques proposées et leurs préférences et besoins. De futures recherches, examinant les approches intégratives de la prise en charge de la douleur, impliquant la communauté dans la conception des recherches et envisageant des moyens d’agir sur les déterminants sociaux de la santé, pourraient contribuer à surmonter ce décalage et à améliorer la pertinence de la recherche sur la douleur pour diverses communautés.
Cet article présente les perspectives sur la douleur et la participation à la recherche sur la douleur des responsables d’organismes communautaires au service des communautés minoritaires de la région métropolitaine de Seattle. Leur expertise peut éclairer les efforts visant à concevoir des recherches sur la douleur qui mobilisent au mieux les groupes minoritaires et sous-représentés, afin d’améliorer l’équité en matière de médecine de la douleur et de recherche sur la douleur.
Source : ScienceDirect (publié le 08/04/2025)
Les médicaments de prophylaxie pré-exposition (PrEP) sont essentiels pour réduire l’infection par le VIH. Il est donc important d’améliorer l’accès, d’accroître l’initiation et d’élargir la couverture des populations. En juin 2021, en France, l’initiation de la PrEP a été étendue aux soins primaires. L’objectif de cette étude était de décrire le déploiement et les caractéristiques de l’initiation de la PrEP en soins primaires.
Nous avons réalisé une étude de cohorte nationale à partir des données du Système national des données de santé (SNDS). Nous avons inclus toutes les personnes âgées de 15 ans et plus ayant débuté la PrEP en médecine générale entre le 1er juin 2021 et le 31 décembre 2022. Nous avons estimé le nombre d’initiations de PrEP par mois sur cette période, ainsi que les caractéristiques des personnes débutant la PrEP, des prescripteurs et de leur utilisation.
Français 13 500 personnes ont commencé la PrEP en soins primaires pendant la période d’étude. Le nombre moyen d’initiations de la PrEP est passé de 654 (ET 64) par mois entre juillet et décembre 2021, à 783 (ET 86) par mois entre juillet et décembre 2022. Les personnes ayant commencé la PrEP étaient principalement des hommes (12 996 [96,3 %] sur 13 500 personnes) avec un âge moyen de 36 ans (ET 11,8), qui vivaient dans de grandes zones urbaines (9 581 [71,0 %]). 1 012 (7,5 %) des 13 500 personnes étaient défavorisées sur le plan socio-économique. Sur les 5 125 prescripteurs d’initiation de la PrEP, 4 542 (88,6 %) étaient des médecins généralistes (MG) et 4 713 (44,7 %) des 10 525 étaient le médecin de famille du patient.
Au cours des 6 mois suivant l’initiation de la PrEP, 6 216 (70,8 %) des 8 783 initiateurs de la PrEP ont eu au moins un renouvellement mensuel (moyenne de 3,3 renouvellements [ET 1,7]). 11 961 (82,4 %) des 14 507 renouvellements ont été effectués par le même praticien qui avait initié la PrEP, et cette proportion était plus élevée lorsque le prescripteur qui avait initié la PrEP était le médecin de famille (6 225 [92,5 %] des 7 135 renouvellements).
Bien que le nombre d’initiations à la PrEP en médecine générale ait régulièrement augmenté au cours de la période d’étude, le profil des utilisateurs est resté inchangé par rapport à la période précédant l’extension. La forte proportion d’initiations à la PrEP non prescrites par les médecins de famille met en évidence les obstacles potentiels au partage des préoccupations en matière de santé sexuelle avec ces derniers. L’extension de la PrEP aux femmes, aux personnes socio-économiquement défavorisées et à tous ceux qui pourraient en bénéficier nécessitera une sensibilisation accrue des publics cibles et des praticiens.
Source : ScienceDirect (publié le 09/04/2025)
L’adolescence est une étape évolutive et de transition, dont les limites de l’éducation sont peu précises et, au cours de la vie, elle produit une acquisition progressive de la maturité nécessaire à la prise de décision. Le consentement sexuel fait partie du droit à la liberté sexuelle, un droit fondamental qui doit être fomenté et éduqué dès l’enfance.
Il existe actuellement une grande alarme sociale motivée par les personnes associées à la consommation accrue de pornographie à l’âge adulte. La pornographie apporte une image déformée de la relation sexuelle dans laquelle la figure du consentement et le respect de l’autre n’existent pas, alors que les images habituelles normalisent la violence, l’humiliation et la cosification de la personne.
La préoccupation d’une éducation affective sexuelle intégrale à l’irruption de la « nouvelle pornographie » comme école de sexualité, fait que l’adolescente peut accepter et/ou normaliser les relations sexuelles non consenties et peut mettre en danger la dignité de la personne.
Dans le présent studio, il réalise une révision critique de la littérature existante, sur les principales bases de données depuis l’année 2015 jusqu’à l’actualité, avec la fin de connaître les données de consommation et les risques associés à l’utilisation de la pornographie à l’adolescence.
En fin de compte, il y a une réflexion sur les facteurs individuels et sociaux qui interviennent dans le consentement sexuel, ainsi que sur les aspects liés à l’autonomie de la personne pour pouvoir consentir.
Source : ScienceDirect (publié le 09/04/2025)
Vaccination des femmes enceintes : répondre aux enjeux actuels
La vaccination pendant la grossesse est désormais un outil important de prévention pour protéger la mère et/ou le nouveau-né et le jeune nourrisson contre des maladies potentiellement graves. Elle s’inscrit dans une stratégie globale de prévention pour la femme et pour l’enfant à naître qui commence avant la grossesse et se poursuit en post-partum en vue d’une grossesse ultérieure, en complément de l’hygiène et des gestes barrière. Actuellement en France, quatre vaccinations sont recommandées aux femmes enceintes, à chaque grossesse contre la coqueluche et de façon saisonnière contre la grippe, la Covid-19 et plus récemment contre le virus respiratoire syncytial (VRS), en alternative à l’immunothérapie passive du nouveau-né. L’efficacité et la tolérance sont clairement démontrées pour chacun de ces vaccins. Face au constat d’une couverture vaccinale insuffisante chez les femmes enceintes, l’objectif du présent rapport est d’analyser les obstacles afin de proposer des mesures pour améliorer la prévention vaccinale dans le contexte de la grossesse. Le premier motif de non-vaccination des femmes enceintes est l’absence de proposition par les professionnels de santé. Les autres facteurs sont la peur d’effets défavorables pour le bébé, l’absence de crainte de la maladie, et la méfiance envers les vaccins. La principale motivation des mères pour se vacciner est de protéger l’enfant à naître. Ainsi, pour améliorer la protection vaccinale, les mesures à prendre doivent toucher à la fois les professionnels de santé, les pouvoirs publics et la population. L’Académie nationale de médecine rappelle que la vaccination est une mission prioritaire de santé publique. Elle recommande : 1) d’inscrire les vaccinations dans le suivi prénatal usuel, en fournissant à chaque femme enceinte une information claire, cohérente et individualisée, en respectant son autonomie ; 2) de rendre la vaccination facilement accessible à toutes les femmes enceintes dans des lieux diversifiés : maternités, cabinets de médecins et de sage-femmes, PMI, pharmacies et assurer la coordination avec le carnet de vaccination numérique; 3) de former et de mobiliser les professionnels de santé impliqués dans la prise en charge des femmes enceintes, et mener des actions dans les régions où la vaccination est la plus faible ; 4) de développer la recherche en vaccinologie adaptée à la grossesse ; 5) d’analyser périodiquement l’évolution des pratiques et des couvertures vaccinales.
Source : ScienceDirect (publié le 10/04/2025)
La tuberculose cutanée est une forme rare de la maladie, difficile à diagnostiquer en raison de la diversité des manifestations cliniques. Cette étude, basée sur la réalité d’un centre de référence dermatologique en Amazonie brésilienne, détaille plusieurs caractéristiques de cette maladie.
Décrire une série de cas de tuberculose cutanée traités dans un service de dermatologie de la région amazonienne brésilienne, en abordant les aspects épidémiologiques, les formes cliniques, les méthodes de diagnostic, le traitement et les résultats.
Il s’agit d’une étude descriptive et observationnelle de type série de cas, incluant huit patients avec un diagnostic confirmé de tuberculose cutanée vus entre 2021 et 2023. Un protocole standardisé a été utilisé pour recueillir les données à partir des dossiers médicaux des patients.
Parmi les huit cas de tuberculose cutanée, on a recensé quatre cas d’érythème induré de Bazin, un cas de tuberculose verruqueuse cutanée, deux cas de scrofulodermie et un cas de lupus vulgaire. L’érythème induré de Bazin, la forme la plus fréquente dans l’étude, touchait principalement les femmes et se présentait sous forme de plaques infiltrées et de nodules érythémateux. Les huit cas ont été traités selon le schéma thérapeutique standard du ministère brésilien de la Santé (rifampicine, isoniazide, pyrazinamide et éthambutol).
L’étude a porté sur la diversité clinique de la tuberculose cutanée, l’érythème induré de Bazin étant la forme la plus fréquente. Elle souligne l’importance du contexte socioéconomique dans la prévalence de la maladie et la nécessité d’études épidémiologiques plus complètes pour améliorer la compréhension de la tuberculose cutanée, notamment dans les régions d’endémie.
Source : ScienceDirect (publié le 10/04/2025)
La recherche impliquant les communautés autochtones requiert une approche nuancée qui respecte les contextes culturels, les systèmes de connaissances et les valeurs uniques de ces communautés.
Cet article présente le cadre de recherche sur la relationnalité critique, conceptualisé pour faciliter un engagement respectueux et collaboratif entre les chercheurs et les communautés autochtones. Fondé sur les principes de décolonisation, d’indigénisation, de théorie critique, de refus et de survivance, ce cadre souligne l’importance des visites et de la vision, du maintien des relations et de la cocréation de connaissances, ainsi que du partage des connaissances et de l’incarnation de la responsabilité.
S’appuyant sur des expériences vécues et des pratiques exemplaires, le cadre de recherche sur la relationnalité critique fournit des orientations pratiques et des questions de réflexion critique aux chercheurs qui souhaitent mener des recherches éthiquement fondées et culturellement durables en partenariat avec les communautés autochtones.
Sa mise en œuvre a le potentiel de favoriser des relations significatives, de promouvoir la souveraineté autochtone et de produire des connaissances bénéfiques à la survie des peuples autochtones et, surtout, de la jeunesse autochtone.
Source : ScienceDirect (publié le 11/04/2025)