Veille santé Guyane, du 10 au 16 janvier : Obésité / Hypersomnolence / Spondyloarthrite

Veille Santé Guyane

Veille Santé : 

Veille hebdomadaire de l’ORSG-CTPS sur la Santé en Guyane. 

Modification du comportement alimentaire grâce à un programme de thérapie cognitivo-comportementale en ligne chez les personnes souffrant de surpoids ou d’obésité : une étude pilote 

L’accompagnement des personnes souffrant de surpoids ou d’obésité ne peut pas reposer sur des recommandations simplistes et autoritaires visant à obtenir une restriction énergétique. Des approches cognitivo-comportementales doivent être mises en œuvre. Cette étude pilote vise à observer les effets d’un programme de thérapie cognitivo-comportementale en ligne qui inclut également des outils d’éducation thérapeutique et de pleine conscience centrée sur l’alimentation. 70 patients (IMC 32,7 ± 3,1 kg/m2) ont été inclus dans ce programme de 6 à 9 mois. Cinquante-quatre sujets ont terminé l’étude et ont fait l’objet de l’analyse statistique. Le poids (p < 0,02), le tour de taille (p < 0,02), et les apports énergétiques (p < 0,02) ont diminué de façon significative. Le respect des signaux alimentaires internes de faim (p < 0,0001) et de satiété (p < 0,03) ont été améliorés, ainsi que l’alimentation émotionnelle (p < 0,003) et l’externalité alimentaire (p < 0,0001). Le niveau d’adhésion au programme est associé à de meilleurs résultats pour ces deux items. Il n’y a pas eu de changement en ce qui concerne la restriction cognitive, le plaisir alimentaire, l’humeur et l’anxiété. Les résultats de cette étude pilote mettent en évidence que ce programme peut être utile dans la prise en charge du surpoids ou de l’obésité.

Source : ScienceDirect (publié le 16/01/25) 


Évaluation et prise en charge du risque accidentel en lien avec l’hypersomnolence en médecine du sommeil : une proposition des centres maladies rares « narcolepsies et hypersomnies rares » 

Le médecin du sommeil est fréquemment amené au cours de sa consultation : (i) à évaluer le risque accidentel en lien avec l’hypersomnolence, (ii) à informer le patient de son risque accidentel majoré et du cadre médico-légal relié, (iii) à faciliter le lien entre patient et médecin agréé par la préfecture pour le contrôle médical de l’aptitude à la conduite et le service de santé au travail lorsque le patient est amené à conduire dans le cadre professionnel. Pour aider le médecin du sommeil dans sa pratique, nous avons réalisé une analyse légale et réglementaire, un état des lieux des pratiques des centres de référence et de compétence maladies rares « narcolepsies et hypersomnies rares », et une concertation avec des médecins de santé au travail et de juristes spécialisés dans le droit de la santé. 

L’évaluation et la prise en charge du risque accidentel en lien avec l’hypersomnolence est une étape importante et complexe dans la consultation de tout médecin du sommeil. Le médecin agréé et le service de santé au travail sont les responsables de l’aptitude/inaptitude au permis de conduire et au poste. Cependant, étant donné le grand nombre d’affections pour lesquelles ils sont sollicités, ils sont souvent amenés à s’aider de l’évaluation et des propositions du médecin du sommeil… 

Source : ScienceDirect (publié le 15/01/25) 


Les pièges diagnostiques de la spondyloarthrite 

La spondyloarthrite (SpA) est une maladie rhumatologique fréquente mais difficile à diagnostiquer. Le diagnostic repose sur une approche systématique car il n’existe pas de test pathognomonique unique. Les erreurs de diagnostic peuvent résulter de symptômes vagues, d’interprétations erronées d’imagerie, et de l’absence de marqueurs sérologiques spécifiques. Pour un diagnostic précis, il est essentiel de connaître les signes cliniques de la SpA, d’évaluer correctement les symptômes, de réaliser un examen physique complet, d’interpréter prudemment les analyses de laboratoire et d’utiliser les imageries adéquates. Des maladies comme l’arthrose des sacro-iliaques, l’ostéose condensante iliaque, la fibromyalgie, les hypophosphatasies et la maladie de Whipple peuvent être confondues avec la SpA. Une évaluation clinique rigoureuse et une bonne connaissance des diagnostics différentiels sont cruciales pour éviter les erreurs diagnostiques. 

Source : ScienceDirect (publié le 15/01/25) 


Peau et psychisme : le vrai et le faux 

Cette mise au point propose de donner les arguments scientifiques objectifs pour identifier les idées reçues vraies ou fausses dans le champ de la psychodermatologie. Les interactions entre peau et psychisme sont multiples et variées. Le retentissement psychique des maladies cutanées est souvent majeur car la peau représente une grande partie de l’image de soi et des symptômes tels que le prurit sont particulièrement difficiles à supporter. Des troubles psychiques peuvent être la cause de lésions cutanées auto-induites, soit au cours de la rare et grave pathomimie, soit lors de troubles impulsifs et compulsifs, au cours desquels la peau ou les phanères sont pris pour cibles. Des troubles psychiques sont rarement la cause de symptômes cutanés (prurit psychogène, certains cas de stomatodynie ou de vulvodynie par exemple) mais ils augmentent fréquemment l’intensité de symptômes d’origine somatique. Quant au stress, il ne peut pas être la cause de maladies cutanées mais le stress ou des troubles psychiques modulent régulièrement l’évolution des maladies cutanées, surtout si l’inflammation et l’immunité sont des éléments clés de la physiopathologie. Par conséquent, il ne faut pas hésiter à proposer des traitements puissants pour traiter les maladies dermatologiques, tout en prenant en compte des facteurs psychologiques, dont l’importance peut aller du négligeable au capital. Psychothérapies et psychotropes peuvent avoir une place et la multidisciplinarité peut être très utile. Quant aux cosmétiques, ils peuvent améliorer la qualité de vie mais ils ne doivent avoir aucune action sur le fonctionnement cérébral. 

Source : ScienceDirect (publié le 11/01/25) 


La réalité virtuelle comme médiation thérapeutique avec des personnes âgées en institution : analyse théorico-clinique du dispositif thérapeutique et des processus psychiques associés 

Ce travail interroge la dimension théorico-clinique et les processus psychiques mobilisés par l’utilisation de la réalité virtuelle comme médiation thérapeutique avec des personnes âgées en institution. Nous avons mis au point un dispositif de médiation thérapeutique en réalisant des environnements vidéo à 360 degrés avant de les présenter dans un casque de réalité virtuelle à dix participants. À partir de ce dispositif, nous proposons six hypothèses selon lesquelles la réalité virtuelle pourrait être considérée comme un objet attracteur du transfert (1), elle permettrait également de faciliter une posture régrédiente (2) et induirait une expérience oniroïde (3). L’immersion en réalité virtuelle relèverait d’une appropriation subjective susceptible d’expliquer les différences dans le vécu de cette expérience (4) dans laquelle les processus de transitionnalité (5) et les processus hallucinatoires (6) seraient particulièrement mobilisés. Cette médiation rappelle l’importance de la relation dans le soin psychique. L’un des axes majeurs de ce travail concerne ainsi les effets exercés par la réalité virtuelle à la fois sur le patient et sur le clinicien. L’autre axe renvoie à la dimension symbolique d’une telle expérience et aux processus psychiques qu’elle mobilise. Ces réflexions éclairent les enjeux et la pertinence de recourir à la réalité virtuelle en institution gériatrique. Ce dispositif rappelle l’organisation de la vie psychique dans sa dimension d’abord sensorielle qui présente quelque chose et dans sa dimension représentative qui incite à mettre en mot l’expérience qu’elle donne à vivre. Il faciliterait ainsi le travail de symbolisation des vécus traumatiques. 

Source : ScienceDirect (publié le 11/01/25) 


Biomarqueurs fongiques dans l’histoplasmose disséminée associée au VIH : une étude multicentrique de précision diagnostique sur le plateau des Guyanes 

Objectifs 

L’histoplasmose est la première infection opportuniste chez les patients vivant avec le VIH en Amérique du Sud… Le diagnostic de l’histoplasmose associée au VIH reste difficile. Notre objectif était de comparer les performances du (1→3)-β-D-Glucan (BDG) et de l’antigène aspergillus galactomannane (GM) pour le diagnostic de l’histoplasmose associée au VIH. 

Méthodes 

Nous avons réalisé une étude de précision diagnostique en utilisant des échantillons de sérum primaire congelés provenant de personnes hospitalisées consécutives vivant avec le VIH (PVVIH) et testés en aveugle pour BDG et GM en utilisant respectivement Fungitell Ⓡ et Platelia TM Aspergillus.  

Résultats 

Nous avons inclus 121 sérums avec 92 cas d’histoplasmose associée au VIH et 29 témoins négatifs. Aux seuils de 150 pg/ml et 0,5 pour BDG et GM, la sensibilité et la spécificité étaient respectivement de 95 % (85-100) contre 90 % (77-100) et 52 % (34-70) contre 83 % (69-97). Les courbes des caractéristiques de fonctionnement du récepteur (ROC) ont montré une aire sous les courbes de 0,82 (0,68-0,91) contre 0,92 (0,80-0,98) pour BDG et GM, respectivement. Les probabilités post-test ont montré les meilleures performances aux seuils les plus bas pour un test négatif de BDG et GM et au seuil de 0,7 pour un test GM positif. 

Conclusions 

Si le BDG seul peut exclure l’histoplasmose lorsqu’il est négatif, le GM seul, qu’il soit positif ou négatif, a montré les meilleures performances pour le diagnostic de l’histoplasmose. Étant donné les performances inférieures du BDG et du GM par rapport aux tests de détection d’antigènes d’histoplasma disponibles dans le commerce, ils devraient être considérés comme une alternative dans les contextes où les tests de détection d’antigènes d’histoplasma restent indisponibles. Cependant, cette étude fournit essentiellement des informations sur les performances des biomarqueurs fongiques dans l’histoplasmose disséminée et ne constitue pas des recommandations de bonnes pratiques. 

Source : ScienceDirect (publié le 10/01/25)