Veille santé Guyane, du 24 au 30 janvier : EHPAD / Antivenin (Guyane) / Consommateurs de drogue

Veille hebdo

Veille Santé : 

Veille hebdomadaire de l’ORSG-CTPS sur la Santé en Guyane. 

Mesurer la qualité des Établissements  pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) : exemple de quatre indices de qualité 

“La qualité des soins est une notion difficile à mesurer dans les Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) qui offrent un large éventail de services, sur une période prolongée, à des personnes ayant des besoins de soins multiples, allant d’une assistance personnelle pour les activités de la vie quotidienne à des soins médicaux plus techniques, notamment en fin de vie.  

Ce document de travail vise à contribuer au développement de données et d’indicateurs de qualité des soins dans les Ehpad en France, en dressant un état des lieux de la littérature internationale sur les indicateurs utilisés dans les établissements médico-sociaux, ainsi que des données disponibles en France. Nous présentons également un ensemble d’indicateurs de qualité inédits, calculés à partir des données disponibles en France.”

Source : IRDES (publié le 31/01/2025) 


La transformation numérique de l’hôpital : comment collaborer avec les start-ups ? 

“Encouragées par les politiques de santé, les start-ups développent des outils numériques pour tenter de répondre aux besoins des hôpitaux. Les enjeux sont multiples en matière d’innovation, d’exploration du nouveau, ou d’apprentissage, aussi bien du côté des start-ups que des hôpitaux. Pourtant, peu de travaux analysent les actions conjointes des acteurs hospitaliers et des start-ups. En s’appuyant sur une étude de cas longitudinale, l’objectif de cet article est de retracer la construction d’une action collective distribuée entre des acteurs aux rôles complémentaires, visant à la fois à concevoir un outil numérique et à favoriser son appropriation et sa reconnaissance institutionnelle. Nous étudierons en particulier l’agencement progressif d’éléments de nature hétérogène conduisant à un processus de « mise en dispositif organisationnel ». Cette approche permet de mettre en évidence les interdépendances entre les processus d’institutionnalisation et d’appropriation ainsi que les apprentissages organisationnels relatifs aux collaborations entre start-ups et les acteurs hospitaliers.

Source : Cairn (publié le 31/01/2025) 


Difficultés respiratoires : l’empathie des soignants soulage le vécu des patients 

“Les maladies respiratoires entraînent des situations de difficultés, voire de détresses, respiratoires. Au-delà de leurs conséquences fonctionnelles, ces dernières sont souvent très mal vécues par les patients sur le plan émotionnel, avec beaucoup de peur et d’anxiété. À Sorbonne Université, une équipe dédiée à l’étude des relations entre le système nerveux et l’appareil respiratoire montre que l’empathie des soignants peut contribuer à soulager les patients…”

Source : Inserm (publié le 30/01/2025) 


BEH n°2 : Couverture vaccinale contre la grippe chez les personnes de 65 à 85 ans et étude des déterminants, baromètre de Santé Publique France 2021

Introduction :

Santé publique France estime en routine les couvertures vaccinales (CV) contre la grippe chez les personnes à risque par analyse des données de remboursement du Système national des données de santé (SNDS). Notre étude vise à estimer la CV contre la grippe en France chez les personnes âgées de 65 à 85 ans, à explorer les déterminants associés à cette vaccination et les raisons de non-vaccination contre la grippe.  

Méthode : 

L’étude s’appuie sur les données du Baromètre de Santé publique France 2021. Les participants âgés de 65 à 85 ans résidant en France ont été interrogés sur leur vaccination contre la grippe lors de la saison 2020- 2021 (données déclaratives). Les déterminants de vaccination ont été étudiés par régressions univariées et multivariées de Poisson. 

Résultats : 

Au total, 6 216 personnes âgées de 65 à 85 ans ont été interrogées en France hexagonale et 1 156 dans les départements et régions d’outre-mer (DROM). La CV contre la grippe a été estimée, en 2021, à 65,1% (intervalle de confiance à 95%, IC95%: [63,6-66,6]) en France hexagonale, 37,2% [30,5-44,4] en Guadeloupe, 26,2% [21,1-32,0] en Martinique, 38,1% [26,7-51,0] en Guyane et 39,4% [33,0-46,1] à La Réunion. En France hexagonale, la CV augmentait significativement avec l’âge (80-85 ans : 73,2% [69,4-76,7] vs 65-69 ans : 55,4% [52,6-58,1]). Elle était plus élevée chez les hommes que chez les femmes (67,9% [65,6-70,1] vs 62,8% [60,8-64,8]), pour les personnes avec le niveau d’étude le plus élevé (baccalauréat +5 ans ou plus : 71,5% [67,5-75,3] vs niveau bac ou inférieur au bac : 64,3% [62,5-66,1]), avec les niveaux de revenus les plus élevés (71,0% [68,6-73,3]) vs les moins élevés (60,8% [57,5-64,0]), pour les personnes vivant en couple plutôt que seules (68,3% [66,4-70,2] vs 59,7% [57,2-62,3]), celles vivant dans les grandes agglomérations (≥200 000 habitants) (69,1% [66,4-74,7]) plutôt qu’en milieu rural (62,0% [59,1-64,8]) et celles présentant des maladies chroniques vs celles n’en ayant pas (71,1%  [68,6-73,6]  vs 57,8% [52,2-63,2]). Les raisons de non-vaccination les plus fréquemment citées pour la France hexagonale étaient l’inutilité perçue du vaccin (41,6%  [38,9-44,4]), la peur des effets indésirables (13,5% [11,6-15,6]), l’absence d’intérêt pour ce vaccin (9,6% [8,0-11,4]) et l’opposition à cette vaccination (5,9% [4,7-7,4]). Dans les DROM, la raison la plus fréquemment citée était également l’inutilité perçue du vaccin.  

Conclusion : 

La CV contre la grippe restait insuffisante au regard de l’objectif de vaccination de 75% des personnes à risque de forme grave de grippe chez les jeunes seniors et marquée par les inégalités sociales de santé.” 

Source : Santé Publique France (publié le 28/01/2025) 


Efficacité de l’administration tardive et très tardive d’un antivenin sur la guérison d’une coagulopathie induite par une morsure de serpent en Guyane française : une étude populationnelle 

“Introduction :

L’envenimation par morsure de serpent (MS) est une urgence aiguë nécessitant une prise en charge précoce. Cependant, il arrive parfois que les patients mettent plusieurs heures avant de recevoir un antivenin (AV). Nous avons mené cette étude pour évaluer l’efficacité de l’antivenin dans la récupération des paramètres de coagulation chez des patients consultant tardivement après une envenimation par MS en Guyane française. Le critère principal de notre étude était d’étudier le délai nécessaire entre l’administration de l’AV et la récupération de la coagulopathie induite par MS. Le critère secondaire était d’étudier le délai nécessaire entre l’administration de l’AV et la récupération de la coagulopathie induite par MS chez les patients recevant l’AV (administration tardive ou très tardive). 

Méthodes :

Cette étude prospective observationnelle a été menée au sein du service de réanimation (SRI) de l’hôpital général de Cayenne entre janvier 2016 et septembre 2023. Nous avons inclus tous les patients hospitalisés pour envenimation par SB qui n’ont pas reçu d’AV ou l’ont reçu plus de 6 h après SB. Nous avons exclu les patients qui ont reçu l’antivenin dans les 6 h suivant la SB et ceux qui ont reçu des doses AV incomplètes. 

Résultats :

Français Nous avons inclus 58 patients dans le groupe sans AV, 51 dans le groupe AV tardive (6 h ≤ AV < 12 h) et 50 dans le groupe AV très tardive (AV ≥ 12 h). L’âge médian des patients était de 42 ans (IQR : 29-53), 65,4 % étaient des hommes et 34,6 % étaient des femmes (104 et 55 sur 159 patients) sans différence concernant les paramètres démographiques entre les groupes. Les données concernant l’origine ethnique n’étaient pas disponibles. Le délai médian entre la SB et l’AV était de 8,5 h (IQR : 6,9-10) dans le groupe AV tardive et de 21,1 h (IQR : 16,7-27,4) dans le groupe AV très tardive (p < 0,001). Le délai entre la SB et les paramètres de coagulation normaux était plus court chez les patients recevant une AV tardive que chez ceux recevant une AV très tardive et ceux ne recevant pas d’AV. Français Aucune différence n’a été observée dans le temps écoulé entre la SB et la récupération du fibrinogène et du temps de céphaline activée (aPTT) entre une AV très tardive et une absence d’AV. Cependant, la récupération du rapport international normalisé (INR) était plus courte dans le groupe AV très tardif que dans le groupe sans AV. D’autre part, le temps écoulé entre l’AV et la normalisation du fibrinogène était plus court chez les patients recevant une AV très tardive que chez les patients recevant une AV tardive (Log-Rank = 0,020). Parallèlement, le temps écoulé entre l’AV et la normalisation de l’INR ou de l’aPTT était similaire chez les patients recevant une AV très tardive par rapport aux patients recevant une AV tardive (Log-Rank = 0,722 et 0,740, respectivement). 

Interprétation :

L’administration tardive d’AV inverse efficacement les manifestations coagulopathiques après envenimation par SB. Cependant, l’administration très tardive d’AV n’a pas amélioré la correction de certains paramètres de coagulation par rapport aux patients ne recevant pas d’AV. Nos résultats pourraient s’expliquer par la combinaison de la toxicocinétique du venin et de la cinétique de la synthèse des facteurs de coagulation.” 

Source : ScienceDirect (publié le 28/01/2025) 


Identité sexuelle, comportement sexuel et comportements de consommation de drogues chez les personnes qui consomment des drogues dans les zones rurales des États-Unis 

Introduction :

Les personnes qui consomment des drogues (PCD) sont exposées au risque d’infection par le VIH, mais la fréquence et la distribution des comportements associés à la transmission au sein des communautés rurales ne sont pas bien comprises. De plus, bien que les interventions conçues pour affirmer plus explicitement l’orientation sexuelle et les comportements des individus puissent être plus efficaces, les descriptions de la variabilité comportementale selon l’orientation font défaut. Nous avons cherché à décrire comment les comportements de transmission de la maladie et le risque de surdose varient selon l’orientation sexuelle et l’activité parmi les PCD ruraux. 

Méthodes :

De janvier 2018 à mars 2020, les consommateurs de drogues injectables ruraux participant à l’Initiative rurale sur les opioïdes ont été interrogés sur 8 sites. Les données recueillies comprenaient : les données démographiques ; les expériences de consommation de drogues, d’overdose et de soins de santé ; la stigmatisation ; l’identité de genre ; et l’orientation sexuelle et les partenaires. Les participants ont été classés comme suit : monosexuels par orientation et comportement (Mono-only), monosexuels par orientation mais bisexuels sur le plan comportemental (Mono/Bi) et bisexuels par orientation (Bi+). Les analyses comprenaient des résumés descriptifs, un examen bivarié (chi-carré) et une régression logistique (risque relatif [RR] et intervalle de confiance [IC] à 95 %). 

Résultats :

Français Les 1455 participants étaient à 84,8 % monosexuels, 3,2 % monosexuels/bisexuels et 12,0 % bisexuels+. Comparativement aux hommes monosexuels, les hommes monosexuels/bisexuels et bisexuels+ présentaient un risque plus élevé de relations sexuelles transactionnelles (RR = 9,71, IC = 6,66-14,2 et RR = 5,09, IC = 2,79-9,27, respectivement) et de partage de seringues pour injection (RR = 1,58, IC = 1,06-2,35 et RR = 1,85, IC = 1,38-2,47). Comparativement aux femmes monosexuelles, les femmes monosexuelles-bisexuelles et bisexuelles+ présentaient un risque plus élevé de relations sexuelles transactionnelles (RR = 4,47, IC = 2,68-7,47 et RR = 2,63, IC = 1,81-3,81) ; Français et les femmes Bi+ présentaient un risque plus élevé de partager des seringues pour l’injection (RR = 1,49, IC = 1,23–1,81), de partager des seringues pour mélanger les drogues (RR = 1,44, IC = 1,23–1,69) et de faire une overdose (RR = 1,32, IC = 1,12–1,56). Les hommes et les femmes Bi+ ont tous deux déclaré plus fréquemment vendre des services sexuels comme source de revenus (par rapport aux hommes monosexuels uniquement, p  < 0,050 dans les deux cas) et comme mesure de la stigmatisation perçue (p < 0,050 dans tous les cas). 

Conclusions :

Les personnes qui consomment des drogues en milieu rural et qui sont bisexuelles par orientation ou par comportement sont beaucoup plus susceptibles d’adopter des comportements associés à la transmission de maladies infectieuses et d’être stigmatisées et victimes d’overdoses de drogue. Étant donné la reconnaissance croissante de la bisexualité comme une orientation distincte qui mérite une prise en compte individualisée, des interventions qui reconnaissent et confirment spécifiquement les circonstances de ce groupe sont nécessaires.” 

Source : ScienceDirect (publié le 26/01/2025)