Veille Hebdomadaire du 24 au 28 avril #SantéGuyane – Envenimation/vaccination/perinatalite/epidemiologie

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Veille d’information hebdomadaire de l’ORSG-CRISMS

du 24 au 28 avril 2023

Effect of the time to antivenom administration on recovery from snakebite envenoming-related coagulopathy in French Guiana

RÉSUMÉ

CONTEXTE : L’envenimation par morsure de serpent est une urgence aiguë qui nécessite une prise en charge précoce. Nous avons cherché à déterminer le délai d’accès aux structures de soins dans différentes régions de la Guyane française (FG) et à évaluer l’impact du délai d’administration de l’antivenin (AV) sur la correction des paramètres de coagulation chez ces patients.

MÉTHODOLOGIE : Il s’agit d’une étude observationnelle prospective menée au centre hospitalier général de Cayenne entre le 1er janvier 2016 et le 31 juillet 2022. Nous avons inclus tous les patients hospitalisés pour envenimation SB moins de 48h après la morsure, et recevant un antivenin (AV). Nous avons évalué le délai entre l’envenimation et la prise en charge médicale et le temps nécessaire au retour à la normale des paramètres de coagulation.

PRINCIPAUX RÉSULTATS : Au total, 119 patients ont été examinés, et 48,7 % d’entre eux venaient de régions éloignées. Le temps médian entre le SB et la thérapie AV était de 09:15 h (05:32-17:47). Ce délai était plus long chez les patients des régions rurales éloignées. Le traitement AV a été administré dans les six premières heures suivant le BS dans 45 cas (37,8 %). Le temps écoulé entre le SB et l’obtention d’une concentration normale de fibrinogène plasmatique était de 23:27 h (20:00-27:10) chez les patients recevant un AV≤6h contre 31:23 h (24:00-45:05) chez ceux recevant un AV>6h (p<0,001). En revanche, le délai entre l’administration de l’AV et l’obtention d’un dosage normal de fibrinogène était similaire dans les deux groupes.

CONCLUSIONS : Les patients des zones rurales de la FG souffrent d’un retard dans l’administration de l’AV après une envenimation par le SB, ce qui entraîne une période prolongée pendant laquelle les patients sont coagulopathes. Une fois l’AV administré, les paramètres de coagulation se rétablissent à un rythme similaire. Il convient de planifier l’approvisionnement des établissements de santé éloignés en AV et en équipes médicales formées à son utilisation. [Résumé site web traduit avec www.DeepL.com/Translator]

Source : PubMed (consulté le 25 avril 2023)

 

Vaccination en Guyane. Bulletin de santé publique, avril 2023.

 « D’une manière générale, les couvertures vaccinales demeurent insuffisantes en Guyane :

  • Méningocoque C (chez les enfants et les adolescents) : 42% chez les 10-14 ans (vs. 69% pour la France entière et 29% chez les 15-19 ans (vs. 44% pour la France entière)
  • Méningocoque B : 14% à une dose (vs. 49% pour la France entière)
  • HPV : 25% à une dose et 18% à deux doses chez les filles (vs. 49% et 42% respectivement pour France entière) et 5% à une dose et 2% à deux doses chez les garçons (vs. 13% et 8% respectivement pour France entière). Le cancer du col de l’utérus est le 3 e cancer le plus fréquent en Guyane.
  • Grippe : 11% chez les personnes à risque âgées de moins de 65 ans et 18% chez les personnes âgées de 65 ans et plus. La couverture vaccinale du vaccin contre la grippe est loin de l’objectif de 75%. » [Extrait]

Source : Santé Publique France (consulté le 26 avril 2023)

 

Incidence, causes, and risk factors of stillbirth in an Amazonian context: Saint Laurent du Maroni maternity ward 2016-2021  

 OBJECTIF : Nous avons cherché à décrire l’épidémiologie des morts fœtales intra-utérines dans l’ouest guyanais multiethnique et à en évaluer les principales causes et les facteurs de risque.

PLAN D’ÉTUDE : Une étude descriptive rétrospective a été réalisée à partir des données de janvier 2016 à décembre 2021. Toutes les informations sur la mortinatalité avec un âge gestationnel ≥20 semaines au centre hospitalier de l’Ouest guyanais ont été extraites. Les interruptions de grossesse ont été exclues. Nous nous sommes concentrés sur les antécédents médicaux, l’examen clinique, les résultats biologiques, l’histologie placentaire et l’examen autopsique pour élucider la cause du décès. Nous avons utilisé le système de classification INCODE (Initial Cause of Fetal Death) pour l’évaluation. Des analyses de régression logistique univariables et multivariables ont été réalisées.

RÉSULTATS : Dans l’ensemble, 331 fœtus issus de 318 accouchements de mortinaissances ont été examinés et comparés aux naissances vivantes survenues au cours de la même période. Le taux de mort fœtale a varié entre 1,3 % et 2,1 %, avec une moyenne de 1,8 % sur la période de 6 ans. Des soins prénatals médiocres (104/318, 32,7 %), une obésité ≥30 kg/m2 (88/318, 31,7 %) et une pré-éclampsie (59/318, 18,5 %) étaient les principaux facteurs de risque associés à la mort fœtale dans ce groupe. Quatre crises d’hypertension ont été signalées. Selon la classification INCODE, les principales causes de mort fœtale étaient les complications obstétricales (112/331, 33,8 %), en particulier la mort fœtale intrapartum avec asphyxie associée au travail avant 26 semaines (64/112, 57,1 %), et le décollement placentaire (29/112, 25,9 %). Les infections materno-fœtales étaient fréquentes, en particulier les maladies transmises par les moustiques (par exemple le virus Zika, la dengue et le paludisme), les agents infectieux réémergents tels que la syphilis et les infections maternelles graves (8/331, 2,4 %). 19,3 % des morts fœtales (64/331) sont restées inexpliquées.

CONCLUSION : L’évolution du mode de vie, la précarité sociale et l’isolement ont un impact négatif sur la grossesse dans l’ouest de la Guyane, dans le contexte d’un système de santé déficient, comparable à celui du bassin amazonien. Une attention particulière doit être portée aux agents infectieux émergents chez les femmes enceintes et les voyageurs revenant d’Amazonie. [Résumé traduit avec www.DeepL.com/Translator]

Source : PubMed (consulté le 26 avril 2023)

 

The Epidemiologic Transition in French Guiana: Secular Trends and Setbacks, and Comparisons with Continental France and South American Countries

« Il existe de grandes variations entre les sous-groupes de population, notamment dans les pays les plus pauvres, ce qui conduit à des incohérences substantielles avec les prévisions de la théorie classique de la transition épidémiologique. Dans ce contexte, en utilisant des données publiques, nous avons cherché à déterminer comment le cas singulier de la Guyane française s’inscrivait et évoluait dans le cadre de la transition épidémiologique. Les données montrent un déclin progressif de la mortalité infantile jusqu’à des valeurs supérieures à 8 pour 1000 naissances vivantes. Les taux de mortalité prématurée étaient plus élevés mais ont diminué plus rapidement en Guyane qu’en France métropolitaine jusqu’en 2017, date à laquelle ils sont remontés dans un contexte de troubles politiques suivis de la pandémie de COVID-19 et d’une forte réticence à se faire vacciner. Si les infections étaient une cause plus fréquente de décès en Guyane, on observe un net recul et les causes circulatoires et métaboliques sont des causes majeures de décès prématurés. Les taux de fécondité restent élevés (>3 naissances vivantes par femme) et la structure d’âge de la population est toujours pyramidale. Les singularités de la Guyane (pays riche, système de santé universel, pauvreté généralisée) expliquent que sa transition ne s’inscrive pas parfaitement dans les étapes habituelles de la transition. Au-delà des améliorations progressives des tendances séculaires, les données suggèrent également que les troubles politiques et les “fake news” ont pu avoir un impact négatif sur la mortalité en Guyane et inverser les tendances à l’amélioration. » [Résumé et traduit avec DeepL]

Source : Mdpi.com (consulté le 28 avril 2023)