Risques de décès à 30 jours, puis à un an, après hospitalisation pour un accident vasculaire cérébral en Guyane

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Cette étude réalisée dans le cadre d’un stage s’étant déroulé du 1er mars au 31 aout 2022 avec une étudiante de l’Institut de santé publique, d’épidémiologie et de développement (ISPED) de Bordeaux. Si quelques études traitent de la prévalence et la mortalité par AVC en Guyane, aucune ne vient mesurer le risque de décès à court et à long terme ou encore les déterminants de la survie pour les patients ayant été hospitalisés en Guyane après un AVC. L’objet de cette étude est de combler cette absence d’information.

Résumé

Contexte et objectifs – L’incidence de l’AVC ischémique et hémorragique est plus élevé en Guyane par rapport aux autres régions de France. A notre connaissance, aucune étude n’a abordé le risque de décès à court et à long terme chez la population Guyanaise. L’objectif de cette étude était d’analyser le risque de décès à 30 jours et à un an après la survenue d’un AVC ainsi que leurs déterminants chez les patients hospitalisés en Guyane entre 2017 et 2018.

Méthodes – Les données ont été extraites à partir la base de données du Système National des Données de Santé (SNDS). Les patients inclus étaient des bénéficiaires de l’assurance maladie, âgés de 18 ans ou plus, hospitalisés pour un premier AVC en Guyane. La survie des patients et le risque de décès après AVC (ischémique ou hémorragique) ont été analysés par l’estimateur de Kaplan-Meier et du modèle de Cox.

Résultats – Entre 2017 et 2018, en Guyane, 551 adultes bénéficiaires de l’assurance maladie ont été hospitalisés pour un premier AVC. Parmi eux, 66,8% l’ont été pour un AVC ischémique et 33,2% pour un AVC hémorragique. Les hommes représentaient 56,8% des hospitalisations et l’âge moyen (tous sexes confondus) était de 63 ± 15,5 ans. Plus de la moitié des patients hospitalisés pour AVC décédaient dans les 30 premiers jours. La probabilité de survie à 30 jours et 1 an après la survenue d’AVC étaient respectivement de 87% et 76%. Les risques de décès à 30 jours et à 1 an après l’AVC était associé à l’âge avancé, aux comorbidités, à la paralysie et à l’hypertension artérielle.

Conclusion – En Guyane, le risque de décès à 30 jours est plus élevé qu’à un an. Par ailleurs, le jeune âge des patients atteints d’AVC bien que plus fréquemment hémorragique en Guyane (33,2%) par rapport à la France hexagonale (24,1%) permettrait d’avoir un risque de décès plus faible. Contrairement au risque de décès à 1 an, les déterminants du risque de décès à 30 jours diffèrent selon le type d’AVC.

Mots-clés – Survie, Accident vasculaire cérébral, Guyane, déterminants, SNDS.

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