Veille Santé  

Veille hebdomadaire de l’ORSG-CTPS sur la Santé en Guyane et sur des sujets de santé publiques liées aux problématiques des populations locales. 

Le matching des donneurs dans la procréation médicalement assistée : qu’en pensent les femmes célibataires suivant une PMA avec don de sperme ? 

Mieux comprendre la perception qu’ont les femmes célibataires suivant une PMA avec don de sperme des pratiques de matching des donneurs mises en œuvre aujourd’hui dans les CECOS.
Une enquête qualitative a été menée auprès de 20 patientes célibataires suivant une PMA avec don de sperme dans deux centres de PMA rattachés à 5 CECOS. Les entretiens ont été réalisés à l’aide d’une grille semi-directive composée de dix-sept questions. Une analyse thématique réflexive a été réalisée a posteriori afin d’identifier les thèmes ressortant des entretiens.
La majorité des répondantes souhaitaient une compatibilité basée sur leurs caractéristiques physiques, la plupart d’entre elles attachant de l’importance à la ressemblance avec leur futur enfant, principalement au niveau de la couleur de peau. Toutes les femmes interrogées semblaient très claires quant à l’absence de rôle du donneur au sein de leur structure familiale. Enfin, la majorité des patientes étaient d’accord avec le fait que c’est le biologiste qui choisit le donneur.
Cette étude a apporté de nouvelles données concernant la problématique de l’appariement dans les parcours de monoparentalité. L’appariement est majoritairement souhaité par les femmes en raison de leurs caractéristiques physiques, la responsabilité de l’équipe médicale dans le choix du donneur est majoritairement acceptée, ce qui est lié à la confiance que les femmes interrogées manifestent envers le système de santé français. 

Source : PubMed (publié le 31/03/2025)

Niveaux de prise en charge et de formation des « Médecins Spécialisés TDAH » pour les Enfants et les Adolescents en France en 2024 

Cet article examine les recommandations internationales pour le diagnostic et la prise en charge du trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) chez l’enfant et l’adolescent. Il met en évidence le rôle des médecins à différents niveaux de soins et présente la recommandation de 2024 de la Haute Autorité de santé (HAS) visant à créer une certification formelle pour les « médecins spécialistes du TDAH ». Ces médecins seraient qualifiés pour diagnostiquer le TDAH et prescrire des stimulants. L’article présente également un projet de cadre de formation pour ces médecins spécialistes en France, détaillant le nombre d’heures de formation requises, les objectifs pédagogiques et les méthodes d’évaluation des compétences. 

L’étude a synthétisé les données des recommandations internationales sur la prise en charge du TDAH, collectées lors de recherches systématiques menées par la HAS entre 2012 et 2023. Cette analyse s’est concentrée sur la définition du rôle des médecins dans les différents systèmes de santé. Parallèlement, un inventaire des formations disponibles en France en 2024 a été réalisé, catégorisant ces formations selon leur contenu et leur durée. Les modules de formation ont été regroupés en quatre catégories : diplômes axés sur le TDAH, formations générales sur les troubles neurodéveloppementaux, formations d’introduction pour les médecins généralistes et modules dédiés aux interventions thérapeutiques pour le TDAH. 

Les recommandations internationales montrent une variabilité significative dans la délégation des responsabilités diagnostiques et thérapeutiques du TDAH. Des modèles restrictifs, comme ceux du Royaume-Uni et de l’Allemagne, réservent le diagnostic et l’initiation des stimulants à des spécialistes (par exemple, pédopsychiatres, pédiatres). À l’inverse, des approches pragmatiques, illustrées par le Canada et l’Australie, permettent à des médecins généralistes formés de prendre en charge les cas simples. En France, la HAS a proposé une solution intermédiaire : la reconnaissance de « médecins spécialistes du TDAH » capables d’opérer en soins secondaires.  

La création de médecins spécialistes du TDAH, telle que proposée par la HAS, représente une étape décisive dans l’amélioration de la prise en charge du TDAH en France. En comblant les lacunes en matière d’accès au diagnostic et au traitement, cette initiative s’inscrit dans la lignée des modèles internationaux éprouvés tout en adaptant les solutions au contexte sanitaire français. Un cadre de formation structuré et des méthodes d’évaluation standardisées garantiront que ces médecins puissent dispenser des soins de haute qualité. L’élargissement de l’accès aux traitements pharmacologiques par cette approche pourrait réduire significativement les délais de prise en charge du TDAH et améliorer la collaboration multidisciplinaire. Cette initiative souligne l’importance d’harmoniser la formation, l’accréditation et la prise en charge pour répondre à la demande croissante de services pour le TDAH. 

Source : PubMed (publié le 04/04/2025)

Expériences de formation en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent : une étude qualitative internationale 

L’expérience des stagiaires en psychiatrie spécialisée peut être instructive pour ceux qui souhaitent améliorer leur formation post-universitaire. Cette étude visait à explorer l’expérience des stagiaires en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (PAP) dans différents contextes de formation et cultures à travers le monde, afin d’en dégager les similitudes et les différences. 

Un échantillon de convenance de stagiaires (n = 36) et de formateurs (n = 54) du CAP a été recruté à l’échelle internationale. Tous ont fourni un compte rendu narratif sur des aspects de la formation dans leur région (n = 27 pays différents), soit à la première personne (stagiaires), soit par perception externe (formateurs). Une analyse thématique a été utilisée pour le traitement inductif des données. 

Les points de vue des stagiaires et des formateurs ont porté sur la sécurité psychologique du cadre éducatif (y compris un programme complet, un soutien social et une reconnaissance du contexte local), les compétences spécifiques à acquérir pendant la formation et les effets de la dimension socioculturelle sur la santé mentale (formation). Les points de vue des formateurs ont souligné l’importance du soutien et de la formation des superviseurs ; d’une vue d’ensemble pour donner du sens au cadre de formation ; et d’envisager la formation à travers des cadres de pensée objectifs et subjectifs pour comprendre et guider les parcours des stagiaires. 

L’expérience des stagiaires internationaux en psychiatrie suggère des pistes de réflexion susceptibles d’orienter l’élaboration de normes internationales en matière de formation spécialisée en psychiatrie, notamment un cadre de supervision personnalisé et cohérent pour les stagiaires. Pour leurs formateurs, une communauté d’apprentissage peut offrir un soutien continu, un développement des compétences en supervision et une réflexion sur les systèmes de soins. 

Source : PubMed (publié le 05/04/2025)

L’effet d’une intervention communautaire sur le comportement en matière de santé sur la qualité de vie liée à la santé chez les personnes atteintes de diabète de type 2 au Népal : un essai contrôlé randomisé en grappes 

On sait peu de choses sur l’efficacité des interventions axées sur le comportement en matière de santé pour améliorer la qualité de vie liée à la santé (QVLS), bien que cette qualité soit un critère important dans la prise en charge du diabète de type 2 (DT2). Cette étude a examiné l’efficacité d’une intervention axée sur le comportement en matière de santé, adaptée à la culture, pour améliorer la QVLS des personnes atteintes de DT2 au Népal. 

Un essai contrôlé randomisé en grappes a été mené auprès de 481 personnes atteintes de diabète de type 2 (DT2) dans 30 établissements de santé sélectionnés au hasard dans les districts de Kavrepalanchok et Nuwakot. Le groupe d’intervention a bénéficié de 12 séances d’intervention adaptées à la culture et en groupe pendant six mois, tandis que le groupe témoin a reçu les soins habituels. Les principaux critères d’évaluation de cette étude étaient l’évolution du score de l’indice EuroQOL (EQ5D-3L) et du score de l’échelle visuelle analogique EuroQOL (EQVAS) entre le début de l’intervention et six mois après l’intervention. L’effet de l’intervention a été évalué à l’aide de modèles d’équations d’estimation généralisées. 

Six mois après l’intervention, un effet positif et statistiquement significatif a été observé sur l’EQVAS (β 1 = 3,61, IC à 95 % : 0,05, 7,17) dans le groupe d’intervention par rapport au groupe témoin. Aucun effet statistiquement significatif n’a été observé sur l’indice EQ5D-3L. Une augmentation statistiquement significative du score EQVAS de 0,5 a été observée par séance suivie par les participants à l’étude (β 1 = 0,49, IC à 95 % : 0,01, 0,98). 

L’intervention sur les comportements de santé a conduit à une amélioration de la qualité de vie liée à la santé. Une augmentation du nombre de séances d’intervention suivies a été significativement associée à des scores EQVAS plus élevés, soulignant la nécessité d’interventions engageantes et à long terme, bien suivies. Une évaluation à plus long terme de l’évolution des résultats en matière de qualité de vie liée à la santé est nécessaire lorsque des changements réels sont plus susceptibles d’être observés. 

Source : PubMed (publié le 07/04/2025)