Dossier documentaire – Obésité infantile (mise à jour 2023)

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Monde
Entre 1990 et 2016, le nombre de nourrissons et de jeunes enfants (de 0 à 5 ans) en surpoids ou obèses dans le monde s’est accru, passant de 32 millions en 1990 à 41 millions en 2016. Si la tendance actuelle se poursuit, ce nombre pourrait atteindre 70 millions à l’horizon 2025. D’après l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), près d’un enfant sur six est en surpoids ou obèse au sein des 37 pays adhérents. Cette augmentation mondiale est directement imputable à la modification du régime alimentaire observé sur le plan mondial qui se traduit par une forte consommation d’aliments à haute teneur en graisses et en sucres et à une augmentation de la sédentarité associée à de nombreuses formes de loisirs et modes de transport. (OMS) Europe L’Association Européenne pour l’étude de l’Obésité (EASO) caractérise la prévalence de l’obésité infantile en Europe comme très élevée : « Selon la récente étude COSI de l’OMS (2018), la prévalence de l’obésité et du surpoids chez les enfants de 6 à 9 ans était respectivement de 6% tout sexe confondus, 25% chez les garçons et 23% chez les filles.»

France

La comparaison 2006-2015 des données issues de l’enquête ESTEBAN indique une stabilité du surpoids et de l’obésité en France chez les adultes et les enfants : « En 2015, chez les enfants (6-17 ans), la prévalence du surpoids (obésité incluse) est estimée à 17 % pour cette classe d’âge, dont 4 % d’obèses. La comparaison des données 2006 et 2015 indique que la prévalence du surpoids (obésité incluse) des enfants reste stable. La prévalence du surpoids (obésité incluse) reste supérieure chez les enfants dont les personnes de référence du ménage sont les moins diplômées.» Santé Publique France ajoute qu’en dépit de sa stabilisation sur 10 ans, «la prévalence du surpoids et de l’obésité reste importante, ce qui requiert des politiques publiques ambitieuses pour en inverser la tendance et réduire ses effets sur la santé.»

Guyane
Les résultats de l’étude NutriEl menée en 2010 par l’Observatoire Régional de la Santé de Guyane (ORSG) et financée par la Caisse Générale de Sécurité Sociale (CGSS) ont révélé une forte prévalence de la surcharge pondérale infantile (19,2% contre 18,4% dans l’hexagone) et de l’obésité (6,8% soit deux fois supérieure à celle enregistrée en France hexagonale) (ORSG 2010). Lors de la première période de l’enquête ESEPEN menée par l’ORSG en décembre 2013, l’âge moyen des élèves ayant répondu au questionnaire et pour lesquels une date de naissance était disponible, était de 6,5±0,5 ans. Parmi 4 358 élèves, 9% présentaient une insuffisance pondérale, 42,3% avaient une corpulence normale, 31,3% étaient en surpoids  et environ 10% présentaient une obésité. (ORSG 2014).

Causes
L’obésité de l’enfant est donc essentiellement liée à une alimentation malsaine et au manque d’activité physique. En effet, la principale cause du surpoids et de l’obésité de l’enfant est un déséquilibre énergétique entre les calories consommées et les calories dépensées. De l’avis général, il est admis que la prévention constitue le meilleur moyen d’enrayer l’épidémie d’obésité de l’enfant en s’efforçant à d’atteindre un équilibre énergétique susceptible d’être maintenu pendant toute la vie de l’individu. L’Association Européenne pour l’Etude de l’Obésité (EASO) indique que la recherche sur l’obésité pédiatrique est menée dans un groupe vulnérable de patients et de familles, de nombreuses familles vivent dans des quartiers à faible revenu. Elle ajoute que :
– L’association négative avec l'éducation parentale est constatée à plusieurs reprises, même dans les pays européens très développés.
– De nombreux enfants obèses souffrent de problèmes émotionnels importants allant d’une dépression manifeste à un comportement alimentaire perturbé.
– L’obésité entraîne une stigmatisation sociale qui affecte négativement les enfants ainsi que leurs familles.
Conséquences
L’obésité infantile est une affection à long terme avec des comorbidités associées, dont beaucoup ne sont pas toujours facilement identifiables : hypertension artérielle,
hypercholestérolémie, matières grasses présentes dans le foie. L’obésité infantile est associée à un risque important de cardiopathies, de diabète, de troubles musculo-
squelettiques et de cancer qui ne semble pas négligeable à l’âge adulte. » (OMS, EASO)
Prévention
Ainsi, les recommandations de l’OMS à visée préventive sont :
– Pour les nourrissons et les jeunes enfants :, l’allaitement exclusif au sein pendant les six premiers mois de la vie; l’introduction d’aliments de complément (solides) sûrs et adaptés sur le plan nutritionnel à 6 mois, tout en poursuivant l’allaitement maternel jusqu’à l’âge de deux ans et au-delà.
– Pour les enfants d’âge scolaire et les adolescents devraient : limiter l’apport énergétique provenant de la consommation de graisses et de sucres; augmenter la consommation de fruits, de légumes, de légumineuses, de noix et de céréales complètes; pratiquer une activité physique régulière (60 minutes par jour).
L’industrie alimentaire peut jouer un rôle non négligeable pour réduire l’obésité de l’enfant en :
– abaissant la teneur en graisses, en sucres et en sel des aliments manufacturés pour nourrissons et jeunes enfants ;
– garantissant à tous les consommateurs la disponibilité d’aliments sains et nutritifs et leur accessibilité économique ;
– pratiquant une commercialisation responsable ciblant les parents de nourrissons et d’enfants.»
Pour enrayer l’épidémie d’obésité de l’enfant il est indispensable de bénéficier d’un engagement politique soutenu. Les gouvernements, les partenaires internationaux, la société civile, les ONG et le secteur privé ont des rôles primordiaux à jouer pour contribuer à des environnements profitables à la santé et «faire en sorte que les options alimentaires plus saines proposées aux enfants et aux adolescents soient abordables et facilement accessibles.» (OMS) Depuis 2001, la campagne «Manger-Bouger» diffuse des messages de prévention à travers les médias, des vidéos d'information, des publicités à domicile et sur un site web dédié. Et, à l’instar de la Belgique, du Chili, de la Finlande, de la Hongrie ou encore du Mexique, la France fait partie des pays qui, au cours des dernières années, se sont appuyés sur des politiques fiscales pour augmenter le prix des produits potentiellement malsains pour encourager une meilleure santé (OCDE). C’est dans cette optique et dans le cadre posé par la loi de Santé de 2016 que le gouvernement français a recommandé la mise en place d’une information nutritionnelle claire, visible, et facile à comprendre pour tous. L’objectif étant d’améliorer l’information nutritionnelle figurant sur les produits et ainsi aider les consommateurs à acheter des aliments de meilleure qualité nutritionnelle. C’est le Nutri-Score, un logo à 5 couleurs apposé sur la face avant des emballages, expérimenté durant 10 semaines dans plus de 60 supermarchés qui a été retenu pour présenter cette information depuis le mois d’avril 2017.

Recommandations

Surpoids et obésité de l’enfant et de l’adolescent (actualisation des recommandations 2003) – Haute Autorité de Santé (HAS)

Publicité et commercialisation des aliments et boissons destinés aux enfants (2010) – Organisation Mondiale de la Santé (OMS)

Publications

Obésité dans les Outre-mer : à qui la faute ? – Outremer360 (2023)

Obesity Update 2017 – Organisation pour la Coopération et le Développement Economique (OCDE)

Childhood Obesity Surveillance Initiative HIGHLIGHTS 2015-17 – COSI Factsheet (2018) – Organisation Mondiale de la Santé, Bureau Régional pour l’Europe

Obésité de l’enfant: faits et chiffres (octobre 2017) – Commission sur les moyens de mettre fin à l’obésité de l’enfant – Organisation Mondiale de la Santé (OMS)

Worldwide trends in body-mass index, underweight, overweight, and obesity from 1975 to 2016: a pooled analysis of 2416 population-based measurement studies in 128·9 million children, adolescents, and adults (octobre 2017) – The Lancet

Surpoids de l’enfant – Assurance Maladie (novembre 2019)

Comment prévenir l’Obésité infantile? – Sandra FERREIRA – Elsevier (décembre 2017)

Les stratégies d’alimentation et d’activité physique aident-elles à prévenir l’obésité chez les enfants (de 0 à 18 ans) ? – Public Health Groupe – Cochrane (juillet 2019)

Surpoids et obésité de l’enfant – Organisation Mondiale de la Santé (2017)

Etude ESTEBAN 2014-2016 – Chapitre corpulence : stabilisation du surpoids et de l’obésité chez l’enfant et l’adulte (mai 2019) – Santé Publique France (SPF)

Corpulence des enfants et des adultes en France métropolitaine en 2015. Résultats de l’étude Esteban et évolution depuis 2006 (2017) – Santé Publique France (SPF)

Qu’est ce que le PNNS ? – Mangerbouger – Ministère en charge de la santé

Prévention de l’obésité infantile : «mission retrouve ton cap» en Seine-St-Denis (Mars 2018) – Agence Régionale de la Santé (ARS) Île-de-France

L’expérimentation OBEPEDIA, parcours de soins de l’enfant en situation d’obésité sévère (février 2019) – Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique Vol.67, supp. 1

Poids à la naissance et origine sociale : qui sont les enfants les plus exposés au surpoids et à l’obésité ?  (Décembre 2017) – Etudes et Résultats n°1045 – Direction de la Recherche des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DREES)

Surpoids et obésité des enfants en Lorraine (juillet 2016) – Observatoire Régional de la Santé Grand Est

Publications ORSG

Etude test sur la nutrition chez les élèves scolarises en CE2  à la rentrée 2009-2010 en Guyane Française « NutriEL » – Observatoire Régional de la Santé de Guyane (octobre 2010)

Etude de suivi et d’évaluation d’un programme d’éducation nutritionnelle chez les élèves du CE2 en Guyane française – « ESEPEN » – Observatoire Régional de la Santé de Guyane (2018)

Organismes de référence

Coordination Nationale des Réseaux de Prévention et de Prise en charge de l’Obésité Pédiatrique (CNRéPPOP)

Ligue contre l’obésité